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Publié le par La Sauvage

Martine Aubry présente le "livre noir" des atteintes aux libertés mercredi 11 mars 2009.

Sous le titre "La France en liberté surveillée, la République en danger", l'ouvrage de 170 pages dresse un état des lieux des "atteintes aux libertés publiques" depuis l'élection de Nicolas Sarkozy. La liste est longue.

«Il reste quelques pages blanches à la fin, à compléter. Par exemple avec l’extension du secret défense…», lance Martine Aubry. Ce n'est qu'un des nombreux sujets qu'a pointés le PS ce matin. Et la liste est longue. En présentant «La France en libertés surveillées, la République en danger», le Parti Socialiste sort une belle compilation : le pire de Sarkozy en matière de libertés publiques, en près de 170 pages. «Pas un tract», souligne la première secrétaire, «mais un recensement exhaustif de tout ce qui s’est passé depuis 18 mois, une analyse froide des faits», qui parlent d’eux-mêmes : «Il suffit de lire la réalité pour s’inquiéter».

F
orcément, le résultat prend l’allure d’un catalogue. C’est aussi sa force. On retrouve pêle-mêle les tests ADN, la réforme constitutionnelle et celle du droit d’amendement, la multiplication des gardes-à-vue (562.083 gardes-à-vue en 2007 contre 336.718 en 2001), avec «près de 1% de la population» concernée en 2008, la situation des prisons, les conditions en centre de rétention, les expulsions chiffrées, «les attaques sur les organismes de statistiques parce que c’est gênant», les préfets mutés, les peines planchers «imposées», les magistrats «convoqués» ou la suppression du juge d’instruction. «Ce qui se passe sur la justice est peut-être ce qu’il y a de plus grave», pour Aubry.

Multiplication des fichiers

Côté fichier, il y a le choix : le désormais célèbre Edvige, rebaptisé, après mobilisation, Edvirsp. L’état de santé ou l’orientation sexuelle ont disparu, restent les données sur l’origine raciale ou ethnique. Le fichier Christina, destiné à répertorier les données en matière terroriste, n’aura pas ce problème, puisque il n’est pas soumis au contrôle de la Cnil, et n'a pas fait l’objet d’un décret au Journal officiel, au nom du secret défense. «Nul ne sait quelles informations précises seront stockées», écrit le PS. La liste des fichiers ne s’arrête pas là : la «base élève 1er degré», et la «base nationale identifiant élève» (données pouvant être conservées pendant 35 ans)
. Ou encore le fichier Eloi pour les étrangers expulsables, et le logiciel Ardoise de la police, expérimenté, avant d’être suspendu.

En matière culturelle, un exemple pour le moins édifiant: d
es agents de police qui débarquent en pleine Fiac (Foire internationale d’art contemporain), en octobre dernier, pour faire décrocher des œuvres d’une artiste russe au nom d’un article du code pénal relatif à la diffusion d’images à caractère violent ou pornographique susceptibles d’être vues par des mineurs.

En fin d’ouvrage, une chronologie rappelle quelques faits de l’ère Sarkozy, notamment en matière de presse: sans rappeler la nomination du président de France télévision par le chef de l’Etat, ni l’interpellation de l’ex-PDG de Libération, Vittorio de Filippis, on peut se souvenir d’un article de Matin Plus (groupe Bolloré, un proche de Sarkozy) sur le traitement réservé par la police à un groupe hongrois à Roizzy, remplacé par une page de pub. Il y a ce journaliste du Télégramme de Brest, dont les relevés de communication sont saisis pour obtenir ses sources dans une affaire de meurtre, ou la garde-à-vue de Guillaume Dasquié pour «compromission du secret défense». Ou encore le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, qui écrit au PDG de l’AFP pour se plaindre du traitement des communiqués de son parti. Sans oublier la proximité de Sarkozy avec plusieurs patrons de groupes de presse.

Devançant les attaques, Martine Aubry a tenu à préciser que le PS «n’est pas laxiste. Nous sommes pour l’ordre. Mais ce n’est pas en restreignant les libertés individuelles et collectives qu’on aura une société ordonnée». Et si évidemment, la première secrétaire précise que «personne ne pense que Nicolas Sarkozy va prendre le pouvoir par les armes», elle souligne que toutes ces mesures répondent à «une idéologie : l’idéologie libérale. Or il n’y a pas d’ordre sans justice».

Publié dans sarko bouhh

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